Édito
ÉDITO
Les grands explorateurs et cartographes de ces régions Nord et Sud sont pour l’essentiel européens : français, britanniques, italiens, allemands, autrichiens, belges, monégasques… Après les avoir ouvertes à l’exploitation forcenée, ils ont laissé la place à une meilleure connaissance et une collaboration scientifique, véritable ciment des relations internationales polaires. Les quatre années polaires internationales depuis 1882 sont des évènements d’une rare importance pour une meilleure connaissance coordonnée de ces régions.
Ce sont les Européens qui ont fait surgir le continent Antarctique des brumes de l’océan Austral. Les navigateurs et scientifiques du XIXe siècle ont lancé des navires dans les vagues des cinquantièmes hurlants pour avoir le privilège de planter leur bannière dans une terre glacée et vierge de population humaine.
Après avoir intensément exploité les populations de Mammifères marins jusqu’aux années 1950 et voulu s’approprier ce vaste territoire en y excluant le reste du monde, l’Europe a dû se résoudre à abandonner toute revendication territoriale en signant le 1er décembre 1959 le traité de l’Antarctique qui gèle toute revendication, puis en le prolongeant en 1991 par le protocole de Madrid.
Depuis, l’Europe se pose en protecteur de ce continent dédié à la science. Aux avant-postes de la préservation, elle doit faire valoir ses prérogatives face aux ambitions russes et chinoises.
Ce sont toutes ces composantes que nous proposons de développer durant ces deux jours avec les meilleurs spécialistes et les intervenants les plus pertinents, pour mieux comprendre les enjeux qui se jouent actuellement sous les plus hautes latitudes.
Ce colloque sera placé sous le signe d’Ovibos, le bœuf musqué, espèce dont les origines ont été identifiées en Méditerranée puis qui s’est dispersée dans les Balkans et le reste de l’Europe, à l’exception de l’archipel Britannique. Ovibos a suivi le retrait des glaciations vers l’extrême nord de la planète depuis le sud de la France, en traversant l’Allemagne et la Pologne. Cette espèce endurante fait front en groupe face aux attaques des prédateurs.
Ce colloque sera d’un format original par la présence d’intervenants d’horizons multiples : scientifiques de terrain, universitaires, élus, diplomates, industriels et chercheurs en science politique, de quoi faire une synthèse la plus complète des relations entre l’Europe et les régions polaires.