Pascal Masi
Pascal Masi
L’ours polaire est versatile, et son vrai caractère n’apparaît qu’à ceux qui l’observent longuement. Pascal Masi est de ceux-là.
Comme dans l’atelier de Pompon, les plâtres et les terres se tassent sur les étagères en un bestiaire hétéroclite, où le manchot voisine avec l’éléphant, où le singe cohabite avec le gnou. Un moulage du maître s’y est même égaré.
Ses ours blancs, Pascal Masi les patine de noir, comme pour brouiller les repères, effacer la piste, afin que l’observateur, même néophyte, retrouve dans la froideur du bronze la morphologie du fauve immaculé. Rien ne manque à ses plantigrades : épaules étroites, cou démesuré, pattes géantes, mais avec un style, une facture qui leur sont propres, pour faire dire à l’amateur que cet ours, c’est un Masi, sans nul doute possible.
Digne successeur du maître de Saulieu, ce n’est plus du marbre que l’artiste extrait les formes de ses sculptures monumentales, mais du métal.
Si les techniques finales de réalisation sont différentes, l’artiste crée avant toute chose une ébauche en terre, sans croquis préalable.
À partir de ce modèle, les lignes essentielles du plantigrade voient le jour grâce à des tiges d’acier pliées et assemblées. Sous le regard de son maître, Pascal Masi semble emprisonner l’air entre les courbes métalliques. Le feu fera le reste. La peau d’aluminium sera cousue pour épouser les formes au plus près.
L’ours semble prendre vie.
Le sculpteur devient magicien.
L’ours né de ses mains nous interroge.
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