Colloque 2022
ÉDITO
Les grands explorateurs et cartographes de ces régions Nord et Sud sont pour l’essentiel européens : français, britanniques, italiens, allemands, autrichiens, belges, monégasques… Après avoir ouvert à l’exploitation forcenée de ces régions, ils ont laissé la place à une meilleure connaissance et une collaboration scientifique, véritable ciment des relations internationales polaires. Les quatre années polaires internationales depuis 1882 sont des évènements d’une rare importance pour une meilleure connaissance coordonnée de ces régions.
Avec de nouveaux enjeux environnementaux, géopolitiques et géostratégiques, l’Union européenne et ses partenaires du continent européen se doivent de définir de nouveaux objectifs dans le respect des populations locales, de l’environnement et des attentes des citoyens européens.
Ce sont les Européens qui ont fait surgir le continent Antarctique des brumes de l’océan Austral. Les navigateurs et scientifiques du XIXè siècle ont lancé des navires dans les vagues des cinquantièmes hurlants pour avoir le privilège de planter leur bannière dans une terre glacée et vierge de population humaine.
Après avoir intensément exploité les populations de mammifères marins jusqu’aux années 1950 et voulu s’approprier ce vaste territoire en y excluant le reste du monde, l’Europe a dû se résoudre à abandonner toute revendication territoriale en signant le 1er décembre 1959 le traité de l’Antarctique qui gèle toute revendication, puis en le prolongeant en 1991 par le Protocole de Madrid.
Depuis, l’Europe se pose en protecteur de ce continent dédié à la science. Aux avants-postes de la préservation, elle doit faire valoir ses prérogatives face aux ambitions russes et chinoises.
Ce sont toutes ces composantes que nous proposons de développer durant ces deux jours avec les meilleurs spécialistes et les intervenants les plus pertinents, pour mieux comprendre les enjeux qui se jouent actuellement sous les plus hautes latitudes.
Ce colloque sera sous le signe de l’Ovibos, le bœuf musqué, espèce dont les origines ont été identifiées en Méditerranée avant de se disperser dans les Balkans et le reste de l’Europe, à l’exception de l’archipel Britannique. Ovibos a suivi le retrait des glaciations vers l’extrême nord de la planète depuis le sud de la France, en traversant l’Allemagne et la Pologne. Une espèce endurante qui fait front en groupe face aux attaques des prédateurs.