François Pompon
François Pompon
J’imagine que François Pompon aurait aimé découvrir l’ours polaire dans son milieu, observer les muscles roulant sous la toison couleur de neige, analyser le poser de la patte sur la glace… Mais sans avoir jamais voyagé dans le Grand Nord, il a percé les secrets de l’ours blanc.
Un arrière-train massif, un cou démesuré au bout duquel s’allonge une petite tête. Des pattes monstrueuses. Il n’a pas voulu reproduire l’animal, il l’a résumé.
Avec son ours polaire, Pompon transforme radicalement la sculpture animalière : il n’est plus dans l’anatomie, il est dans l’interprétation des émotions que génère l’animal.
Quand, en 1922, il expose pour la première fois un ours polaire au salon des artistes, le monde est en effervescence : les esprits belliqueux s’échauffent, Charly Chaplin fait son cinéma, le premier film documentaire apparaît sur les écrans – Nanook l’esquimau – Coco Chanel révolutionne la mode féminine, les artistes surréalistes bousculent les normes ! Pompon fait de même, il se détache de tout académisme au profit de la pureté des lignes, inspiré par l’art japonais et égyptien.
C’est en l’observant au Jardin des Plantes à Paris qu’il a saisi l’essentiel des caractéristiques de l’espèce. À force de croquis et d’ébauches, Pompon en a représenté fidèlement les mouvements, la musculature, les pattes, les oreilles. Tout en faisant les cent pas le long des cages, l’artiste s’est imprégné de la démarche de l’ours.
Pour rendre hommage à l’élégance du plantigrade, à sa majesté, ce ne pouvait être que d’un bloc de marbre blanc que Pompon devait extraire ce monument à la gloire du symbole de l’Arctique. Il en fera de multiples copies, en bronze et en plâtre, et reprendra à plusieurs reprises des détails de son ours pour à chaque fois lui donner encore un peu plus de vitalité et d’élan.
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